La qualité de l’air intérieur est l’un des sujets sur lesquels la pandémie a opéré un changement culturel drastique parmi les élus. Lorsque Ségolène Royal dirigeait le ministère de l’Environnement (2014-2017), des parlementaires avaient décrié le coût des campagnes de mesures des polluants intérieurs, obligatoires dans les maternelles et les crèches avant 2015, en vertu d’un décret d’application de la loi « Grenelle 2 » de 2010. Ils avaient eu gain de cause, en contexte électoral. Les échéances avaient été « repoussées », puis l’obligation de mesure de polluants annulée par la ministre. La plupart des communes en étaient restées à de l’autoévaluation des systèmes de ventilation et d’aération.
Depuis la pandémie et le premier confinement, les priorités ont été bouleversées. L’été dernier, la région Auvergne – Rhône-Alpes a voté des financements d’urgence de 5 millions d’euros pour l’assainissement de l’air des réfectoires de 250 lycées. Des épurateurs d’air électriques (d’un coût unitaire d’environ 1 500 euros) filtrent l’air des particules en suspension, soupçonnées de transporter le virus. Ces machines sont équipées de filtres Hepa, utilisés dans les blocs opératoires. Mi-janvier, la vice-présidente de région déléguée aux lycées, Béatrice Berthoux, attendait des retours sur l’efficacité de ces épurateurs sur le virus. Les communes de la région et les lycées privés peuvent demander une aide pour s’équiper également. Ces appareils correspondent à des mesures d’urgence pour les établissements anciens, aux ventilations peu performantes, et qui sont en dehors du « plan Marshall » régional de rénovation et de construction de lycées d’un montant de 1,5 milliard d’euros.
Suivi en temps réel
En Ile-de-France, on teste les filtres à charbon et les lampes à ultraviolets pour éradiquer le virus. En attendant, les collectivités de moins de 20 000 habitants peuvent solliciter des financements de la région, pour des solutions qui ont fait leurs preuves – et dont certaines auraient déjà dû être mises en place (par le décret n° 2015-1926 du 20 décembre 2015) pour les crèches et les écoles : « transformation des ouvrants [fenêtres] pour pouvoir aérer » et « mise à niveau de la ventilation avec notamment [des] systèmes d’insufflation d’air propre », précise l’appel à projets. Cette dernière solution correspond à l’offre lancée en juin 2019 par Veolia, qui garantit un air intérieur propre, avec un suivi en temps réel de la composition de l’air.
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